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02/06/2018

Le drapeau de la discorde

Modifié le 01/06/2018

Cet hiver  un petit livre dont je serai l'auteur va sortir. Le titre pourrait être "Le drapeau de la discorde". Mais je parlerai du groupe Marius Vallet et des deux résistants espagnols fusillés et qui sont les oubliés de la nation.

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Dans le cadre de la journée nationale en souvenir des déportés j'ai assisté à la cérémonie au monument aux morts de Chouzelot.

Quelle ne fut pas ma stupeur de voir la remise d'un drapeau Marius Vallet à un habitant du village dont le grand-père est mort en déportation.

Depuis des décennies le souvenir de ce groupe de résistants a été occulté au profit du souvenir du groupe Guy Mocquet. Au cours des cérémonies de fin septembre au rocher de Valmy symbole de la résistance et par après au centre du village les responsables de l'organisation parlaient du groupe Guy Mocquet mais rien sur le groupe Marius Vallet. Ce groupe était composé d'une dizaine de résistants dont 4 ont été fusillés le 26 septembre 1943 dont deux réfugiés politiques espagnols qui sont les oubliés de la nation. Une résistante de ce groupe a été déportée et a eu la chance d'en revenir. Ces dix résistants étaient épaulés dans l'ombre par certains habitants qui l'on devait considérer, à juste titre, comme membres de ce groupe. L'un d'entre eux est mort en déportation en 1944.

Alors ce 29 avril un drapeau est apparu ! 1 personne a voulu ce drapeau (appuyé par la municipalité et par le responsable de l'autre groupe) mais sans en parler aux familles des résistants fusillés. Il aurait été logique d'en parler ensemble et aussi que toutes les familles soient invitées à cette remise de drapeau.

A la fin de cette cérémonie le porte-drapeau auto-proclamé s'est trouvé dans une parodie familiale ce qui n'a pas été du goût de certains.

J'ai pris la grave décision de ne pas reconnaitre ce drapeau dans l'état actuel des choses.

N'ayant jamais été invité aux cérémonies je continuerai à me rendre le 26 septembre à 8 h 30 au rocher de Valmy pour honorer les résistants fusillés et morts en déportation ainsi qu'une visite devant les 4 poteaux d'exécution à la citadelle de Besançon.

De nombreuses notes dans ce blog parlent des résistants fusillés en 1943.

Photo Jean-Jacques Compagnon

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Le drapeau de la discorde

 

Affaire à suivre !

Copie du courrier envoyé à Mme le maire, au président des A/C de Quingey.

Madame le maire, Monsieur le président des A/C du canton de Quingey
 
J’étais présent dimanche 29 avril à la cérémonie pour la journée nationale des déportés au monument aux morts de Chouzelot.
A ma plus grande stupéfaction j’ai vu la remise du drapeau Marius Vallet au petit-fils d’un déporté du village mort en déportation.
Qui a voulu ce drapeau ? Qui était au courant de ce drapeau ? Qui en a approuvé sa réalisation ? On ne ne parle même pas du financement (fond personnel, subvention de plusieurs associations, administration communale et même d’une banque locale)
Il aurait été nécessaire ou même obligatoire d’en parler avec les membres de la famille, dont je fais partie, des membres du groupe Marius Vallet fusillés (ils étaient 4) en septembre 1943 et des déportés (ils étaient 2) dont un est mort en déportation.
A cette journée nationale des déportés il y avaient eu beaucoup d’invitations : politiques locaux et départementaux, famille Marius Vallet des Verrières-de-Joux qui avait donné son nom à la création du groupe par Saturnino Trabado, associations et famille du déporté mort au camp en 1944. Au cours de cette cérémonie un valeureux combattant a reçu le TRN agrafe Algérie. Mais aucune invitation envers les familles des 4 fusillés dont un originaire du village. Chacun a en mémoire la parodie familiale autour du drapeau et de son porte drapeau à la fin de la cérémonie.
On se retrouve avec le même phénomène lors des cérémonies de fin septembre à Larnod. Qui doit être invité mais qui ne doit pas être invité !
 
Face à cette stupéfaction et découvrant l’intérêt de certains je prend la grave décision de refuser de reconnaitre ce drapeau dans l’état actuel des choses.
 
Toutefois je ne ferme pas totalement le contact. Je propose donc une réunion entre les intéressés pour préparer la présentation du drapeau à toutes les familles des membres du groupe Marius Vallet lors de la cérémonie de fin septembre. Cérémonie à la quelle toutes ces familles devront être invitées et où je demanderai la parole pour parler du groupe Marius Vallet dont les deux espagnols qui sont les oubliés par la nation française.
 
Salutations distinguées.
 
Jean-Jacques Compagnon
1 rue du Centre
25510 DOMPREL
 
03.81.58.35.54
06.82.97.97.72
 
Copie pour informations à : mairie Larnod, Avanne et Cessey, Famille Marius Vallet (par courrier postal), familles des 4 fusillés et déportés : Trabado (2), Robledo (1), Compagnon (9), président cantonal du souvenir français, ONAC 25, Flo Torrès-Nenning dont le père Jean Torrès, lui aussi réfugié politique espagnol, a été le compagnon de lutte des membres du groupe Marius Vallet, Cécile auteur du livre “Je vais être fusillé ce matin”, correspondante locale ER, président amicale Guy Mocquet et son porte drapeau.
 

 

06/06/2015

Honneur à celles et ceux qui ont combattu pour notre liberté

Récemment 4 grands noms de la résistance sont entrés au Panthéon : Germaine Tillon, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.

Vendredi un vibrant hommage a été rendu à Germaine Tillon à la citadelle de Besançon en même temps que le vernissage d'une exposition  "Les armes de l'esprit". En deux temps : l'hommage à Germaine Tillon a eu lieu dans la cour des Cadets où figurait son portrait et c'est devant les 4 poteaux d'exécution que Bernard Cazeneuve ministre de l'intérieur a prononcé un long discours pour saluer la mémoire de ceux qui ont combattu pour notre liberté. Au préalable Jean-Louis Fousseret maire de Besançon avait souligné avec la même ferveur patriotique que des femmes et des hommes ont été là pour notre liberté, et en se retournant Jean-Louis Fousseret montre ces 4 poteaux en disant "C'est ici que 16 résistants du groupe Guy Mocquet ont été fusillés le 26 septembre 1943".

Monsieur le maire, vous faites une erreur : 12 résistants appartenaient effectivement au groupe Guy Mocquet alors que les 4 autres appartenaient au groupe Marius Vallet.

Il est vrai que l'on entend toujours dans des discours, que l'on lit toujours sur différents articles de presse le groupe Guy Mocquet, le groupe Guy Mocquet mais rien sur le groupe Marius Vallet !

250 invités étaient présents sous un soleil de plomb et avant et après cette hommage les invités ont pu parcourir l'exposition.

Photos Jean-Jacques Compagnon

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Les autorités dans la cour des Cadets

 

Hommage à Marie-Thérèse et Auguste Barrand

Samedi 6 juin en marge de la cérémonie en souvenir des combattants d'Indochine au monument aux morts de Longemaison (aux portes du pays du Haut Doubs) les autorités ont rendu un hommage solennel à Marie-Thérèse et Auguste Barrand. A l'époque de la résistance Auguste Barrand était maire du village. Parlant couramment l'allemand (appris lors de la guerre 14/18) il devait assumer son rôle de maire auprès de l'armée d'occupation (ordre de réquisition, ...) Mais dès le début il a caché, hébergé et nourrit clandestinement des réfractaires et des résistants notamment du groupe Guy Mocquet et des agents de renseignements du réseau Franco-Suisse Gilbert avec l'aide de son épouse Marie-Thérèse. Longtemps Marie-Thérèse et Auguste Barrand ont risqué leur vie.

Aujourd'hui l'amicale en souvenir du groupe Guy Mocquet a voulu leur rendre hommage. En présence des anciens combattants (il y avait 36 drapeaux), de la municipalité, de toute la population, des élus locaux et départementaux, des autorités militaires, du représentant du Souvenir Français,  une plaque apposée sur la façade de leur maison a été dévoilée.

Les très jeunes élèves d'une école de Orchamps-Vennes, sous la conduite de leurs professeurs, ont entonné un vibrant "Chant des partisans".

Cet hommage ne doit pas nous faire oublier ce que tous les autres ont fait pour conserver l'intégrité de notre territoire. Il y a tant d'oubliés !

Photos Jean-Jacques Compagnon

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Marie-Thérèse et Auguste Barrand

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La plaque apposée sur la façade de la maison familiale

 

30/04/2013

Hommage aux déportés

1939/1945 L'ennemi occupait notre territoire.

Beaucoup de femmes, d'hommes et aussi des jeunes luttant contre cette occupation ont été déportés dans des camps de concentration en Allemagne, en Pologne ou ailleurs. Certains en sont revenus en avril 1945 mais beaucoup sont morts en captivité.

Le dernier dimanche d'avril a été dédié au souvenir.

Ici et là les anciens combattants et les municipalités ont organisé une cérémonie du souvenir.

C'est ainsi que la commune de Chouzelot vient de rendre hommage à France Compagnon dite " Jofrette " et à Charles Prillard tous deux nés dans le village et internés en camp de concentration en avril 1943. Si France Compagnon est revenue en avril 1945 et décédée de maladie en 1978, Charles Prillard est décédé au camp de Gross-Rosen en Pologne en 1944, il avait 40 ans.

Son petit fils Frédéric, dans une travail de mémoire, est allé au camp de Gross-Rosen en 2010 avec sa famille. Il a ramené un échantillon de terre prélevé à l'intérieur du camp. L'urne contenant cet échantillon a été placée dans le socle du monument aux morts du village qui rappelle la mémoire de son grand-père Charles et aussi celle de mon oncle Jean Compagnon ( frère de France qui a été déportée ) fusillé le 23 septembre 1943 à la Citadelle de Besançon.

Maryvonne Ragot maire du village, les adjoints et le conseil municipal ont accueilli avec émotion et respect les familles, les anciens combattants, la population, le conseiller général et les personnes venues des villages des alentours.

Après les sonneries d'usage brillamment interprétées par un saxophonsite, l'appel des morts, le dépôt de gerbes par 2 arrières-petits-enfants et la minute de silence, Frédéric a lu avec une émotion particulière les écrits qu'il a réalisé dès son retour du camp de Gross-Rosen en 2010. Ses trois filles ont lu un poème écrit par une dame en mémoire de son père décédé, lui aussi en camp de concentration. Cette émouvante cérémonie s'est terminée par la Marseillaise et le Chant des Partisans repris par toutes les personnes présentes.

Pendant le verre de l'amitié et du souvenir toutes et tous ont pu regarder une exposition de photos réalisée et commentée par Frédéric lors de sa visite au camp de Groos-Rosen.

 

Que la mémoire perdure .

 

Photos Jean-Jacques Compagnon

 

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Le monument aux morts du village

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L'urne contenant la terre du camp de concentration

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Frédéric lit ses écrits

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Elise, entourée de ses soeurs, lit le poème

 

Cette cérémonie a été aussi l'occasion de se souvenir de Jean Compagnon fusillé et de son frère Roger qui fût prisonnier pendant 5 années et décédé il y a quelques années.

Le 29 avril 2007 devant une foule imposante d'invités la municipalité avait dévoilé les plaques de rue Jean Compagnon et Charles Prillard, donnant ainsi à 2 rues du village le nom de ceux qui ont perdu la vie en défendant leur patrie, leur village et la liberté.