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08/09/2016

La fermentation du fourrage et les dégâts colatéraux

Modifié le 10/09/2016 à 15 h : Jamais 3 sans 4 ! C'est reparti. Dans la nuit de jeudi 8 à vendredi 9 c'est une ferme à Maîche (Haut Doubs) qui est détruite par un incendie. Là 800 tonnes de fourrage (eh oui encore !) Juste un petit écho sans photo dans la presse régionale. Une fois de plus les assurances vont cracher au bassinet sans dire amen et sans chercher à comprendre. Un beau bâtiment neuf en perspective pour l'agriculteur ! Ben voyons pourquoi pas !

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La note précédente vous relate une destruction totale d'un bâtiment de ferme dans le Haut-Doubs. Quelques jours auparavant une autre ferme avait été détruite dans la vallon de Sancey. Jamais deux sans trois !

Une ferme vient de subir le même sort à Epenouse. Ce jeudi matin vers 7 h le bâtiment servant de stockage de fourrage s'est subitement embrasé. La encore on retrouve le phénomène d'implosion dû à la combustion spontanée du fourrage (en l'occurrence du regain). L'agriculteur a eu le temps de sortir son cheptel laitier mais n'a pas pu sauver la majeure partie de son matériel. 1.500 m2 du bâtiment à ossature bois sont détruits mais le reste du bâtiment qui a en partie souffert  reste debout.

A quand une réglementation stricte concernant le stockage du fourrage avec le suivi de la fermentation ? Là encore malgré le défaut caractérisé de stockage les assurances (bonnes poires ! ) vont payer.

Photo Jean-Jacques Compagnon

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500 tonnes de fourrage se consument

02/09/2016

La fermentation du fourrage et les dégâts colatéraux

Modifié le 03/09/2016 à 17 h 42 : Le comice agricole cantonal qui devait se tenir le 1er octobre dans cette commune du Haut Doubs est annulé pour des raisons bien évidentes.

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Le modernisme de la mécanisation agricole peut amener bien des désagréments aux agriculteurs qui ont une certaine dose d'inconscience.

Depuis plusieurs décennies le fourrage se récolte en bottes ou en balles rondes. Maintenant certains font des bottes rectangulaires à haute densité d'un poids avoisinant 500 kgs. Le fourrage doit être sec très sec pour être pressé et passer un moment dehors à l'air libre pour éviter une surchauffe. Le stockage du fourrage en vrac apparait moins dangereux car ce stockage impose la mise en service de puissants ventilateurs pour parfaire ce séchage mais faut il que ces ventilateurs soient mis en service au moment voulu.

Au jour d'aujourd'hui certains agriculteurs ne respectent pas la plus élémentaire des sécurités. Ça presse, ça presse et ça rentre les balles ou les bottes sous un hangar. Les bottes ou balles sont entassées sur plusieurs mètres de hauteur et de longueur. Il n'est pas rare de voir des stockages  de centaines de pièces parfois dans le même hangar qui abrite les étables et la salle de traite.

La fermentation !

Tout fourrage peut fermenter si il reste dans la botte ou la balle un peu d'humidité. La température monte aisément à 50 °, et les odeurs de cramé commence à se dégager, jusque là il n'y a pas trop de soucis. Mais au delà il faut s'inquiéter, surveiller et sonder avec un thermomètre adapté à la densité du stockage et prendre les dispositions nécessaires de sauvegarde.

70 °, il faut dégager les bottes ou balles à l'extérieur (une botte ou balle qui fermente peut contaminer les autres) sous protection incendie car la manipulation mécanique amène un apport d'air frais qui peut accélérer le processus d'échauffement. Le point d’auto-inflammation intervient vers 95 ° et là c'est une véritable implosion qui embrase le bâtiment.

A cette époque de l'année (fin août) les regains (fourrage en 2 e coupe, voir en 3e coupe) ont été terminés et rentrés parfois dans des conditions déplorables. Plusieurs bâtiments de fermes ont été incendiés suite à des fermentations non contrôlées.

Récemment deux fermes de mon  secteur en ont fait les frais. L'une a eu qu'une partie de bâtiment détruite et sans victime. L'autre ferme a eu le bâtiment principal (étables, salle de traite et stockage de fourrage) détruit à 100 % causant la destruction de la totalité du cheptel laitier. Un terrible coup dur pour cet agriculteur, mais qui aurait pu être évité si celui ci avait respecté toutes les consignes élémentaires de sécurité à la rentrée de son fourrage et aussi depuis les premières odeurs de cramé ressenties 15 jours auparavant et qui n'ont pas été suivies d'effet de sécurisation du stockage. L'auto-inflammation s'est déclenchée 15 jours après, un beau matin à la fin de la traite, ce qui explique que le cheptel laitier était encore dans les étables.

Je dis tout haut ce que les autres pensent tout bas avec bien entendu les stigmates de mon ancien métier de sapeur pompier.

Pour un peu on pourrait entendre comme origine du feu : Oh ça devait être un court-circuit ! Ben voyons ! mai on ne dit pas : tient il a rentré des bottes très douteuses et juste avant de partir en vacances ! et il n'a exercé aucune surveillance.

Et dans tout ça : qu'en pense les compagnies d'assurances spécialisées dans le domaine agricole ?

Tout simplement elles paieront les dégâts sans se poser de questions. En l'occurrence 1.000.000 € au minimum.

Ces mêmes compagnies d'assurances qui couvrent l'automobile particulière ne prennent pas en charge l'assuré qui a causé un accident avec un taux d’alcoolémie supérieur à la norme. Alors pourquoi pas sanctionner un agriculteur qui a défailli dans les règles élémentaires de sécurité.

Photo Jean-Jacques Compagnon

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