04/10/2023
Le Groupe Marius Vallet
Le groupe Marius Vallet résistants FTP en activité dès le début 1942 était composé de 15 membres sans compter de nombreux "travailleurs de l'ombre". Il y avait notamment parmi ces 15 membres 2 réfugiés politiques espagnols Saturnino et Balthazar. Ces deux espagnols avaient été nommés responsables de ce groupe lors de sa création officielle en septembre 1942 dans la maison "mère" à Chouzelot et qui travaillaient en collaboration avec le groupe Guy Mocquet dont 12 des membres furent arrêtés, emprisonnés et condamnés à mort par l'armée d'occupation. Dans les mêmes temps le noyau dur du groupe Marius Vallet fût décimé. En effet 6 de ces membres furent arrêtés sur dénonciation, emprisonnés et 4 condamnés à mort, le 5e fut déporté et mort en déportation, la 6e fut également déportée et eu la chance d'en revenir. C'est ainsi que le 26 septembre 1943 16 résistants sont tombés sous les balles du peloton d'exécution à la citadelle de Besançon ( 4 du groupe Marius Vallet et 12 du groupe Guy Mocquet ).
On parlait beaucoup du groupe Guy Mocquet qui était parfaitement structuré et dont il y avait des archives contrairement au groupe Marius Vallet qui ne possédait rien ou presque rien ( les deux espagnols désignés responsables de ce groupe) ne maitrisaient pas la langue française écrite). Tous les ans au 26 septembre une cérémonie rendait hommage à ces héros à Larnod mais rien ou très peu pour le groupe Marius Vallet, c'était la volonté d'une seule personne ** qui organisait cette cérémonie à sa guise. C'est ainsi les familles des fusillés du groupe Marius Vallet qui n'ont jamais été invitées à ces cérémonies se retrouvaient le 26 septembre dès 8 h 30, heure à la quelle le dernier groupe de 4 résistants est tombé sous les balles du peloton d'exécution, pour déposer une gerbe à la stèle du Rocher de Valmy. Une petite vidéo était réalisée et envoyée directement aux personnes qui n'avaient pas pu se déplacer et un petit article journal paraissait dans les jours suivant. Ces dépôts de gerbe ont été qualifiés de "dépots sauvages" et de "photos volées" par cette même personne **.
En avril 2018 un habitant, dont le grand-père est mort en déportation, a décidé de créer le drapeau Marius Vallet de sa propre initiative sans demander l'avis aux membres des familles Marius Vallet. J'avais à cette époque refusé de reconnaitre le drapeau. Et voilà que cet habitant récidive en faisant apposer une plaque mémorielle comportant les 15 noms * des résistants Marius Vallet au monument aux morts de Chouzelot. Si cette initiative est louable elle reste une initiative personnelle et non acceptable car les familles Marius Vallet n'ont pas été consultées. Et qui plus est le maire du village a accepté cette mascarade. Une inauguration en grande pompe ce 01 octobre 2023. Les invités ont été clairement choisis par l'initiateur de ce projet et bien sûr combien ont été évincés ? Je vous laisse deviner qui et par qui ?
*4 d'entre eux ont été fusillés le 26 septembre 1943 et 1 est mort en déportation en 1944.
Comme pour le drapeau cette plaque est la plaque de la discorde et bien entendu je ne la reconnais pas mais j'ai le respect et le souvenir pour les membres qui y sont inscrits dont deux membres de ma famille.
Cet habitant se désigne comme initiateur de ce projet (la décision de la plaque mémorielle) .
Photo Jean-Jacques Compagnon
Certes cette plaque est louable mais elle reste néanmoins la plaque de la discorde
5 d'entre eux sont Morts pour la France : 4 fusillés et 1 mort en déportation
1 fut déportée et a eu la chance d'en revenir
Jean Compagnon, Saturnino Trabado, Balthazar Robledo et Paul Paqueriaud fusillés le 26 septembre 1943 à la citadelle de Besançon, Charles Prillard* mort en déportation en 1944 sont titulaires de l'appellation Morts pour la France.
Saturnino Trabado et Balthazar Robledo ont reçu cette appellation Morts pour la France qu'en juillet 1983 soit 40 années après avoir été fusillés. On peut imaginer que leur qualité de résistants ayant fuit le régime du dictateur Franco et appartennant au parti communiste ait contribué à cet oubli volontaire. Il aura donc fallu la demande de deux anciens résistants rescapés du groupe Marius Vallet auprès du maire de Besançon Robert Schwint qui s'est adressé au ministre des armées Charles Hernu.
France Compagnon* est morte 30 ans après sa libération du camp de concentration.
Pierre Goy, Jean Masson, André Molard, Jean Molard, Pierre Nervers, Antonio Perez, Roger Ropert, Marcel Touraisin ont repris leurs activités professionnelles. J'ai eu la chance de les côtoyer dans ma jeunesse. Depuis ils ont quitté ce monde.
Quant à Pierre Painlevé il semble totalement inconnu dans la résistance ! et il figure sur la plaque mémorielle !
* Officiellement on ne peut pas considérer qu'un décès 30 années après un retour d'un camp de concentration (après un glorieux passé d'engagement dans la résistance) puisse faire accorder la mention Mort pour la France, quoique que !. Néanmoins cette mention Mort pour la France doit être présente.
15:24 Publié dans La résistance 1941/1944, Le groupe Marius Vallet | Lien permanent | Commentaires (0)
27/09/2023
80 années déja, 16 résistants étaient fusillés à la citadelle de Besançon. C'était le 26 septembre 1943
Tous les ans à cette date anniversaire des cérémonies sont organisées par le "grand manitou" qui ordonnance à son bon gré. Tout est dit tout est fait pour mettre en valeur les 12 résistants du groupe Guy Mocquet mais rien sur les 4 résistants dont 2 espagnols du groupe Marius Vallet. Quoique cette année il y a eu quand même face à la pression des uns et des autres un léger mieux en direction du groupe Marius Vallet. Néanmoins les familles des 4 fusillés du groupe Marius Vallet n'ont pas été invitées à participer.
Les familles espagnoles invitées et présentes à l'inauguration de l'ouverture du musée de la résistance et de la déportation le 8 septembre 2023 ont souhaité faire déposer une gerbe au pied de la stèle du Rocher de Valmy portant la mention "FAMILIA ESPANYOLA" . 3 adhérents du Souvenir Français dont moi même, par ailleurs membres de famille de 3 résistants fusillés, ont donc déposé cette gerbe le 26 septembre 2023 à 8 h 25 heure à laquelle le dernier groupe de 4 résistants tombaient sous les balles du peloton d'exécution. Cette stèle reste le haut lieu de la mémoire des résistants.
Après nous nous sommes rendu à la nécropole militaire du cimetière de Besançon Saint Claude pour fleurir les deux croix blanches.
Un instant d'émotion et de recueillement !
Photos Jean-Jacques Compagnon
La stèle du Rocher de Valmy
FAMILA ESPANYOLA
Ils reposent côte à côte
Article journal du 27/09/2023
28/09/2022
Une vidéo en souvenir du groupe Marius Vallet
26 septembre 1943/26 septembre 2022. 79 e anniversaire des 16 fusillés de la Citadelle, quatre résistants appartenaient au groupe Marius Vallet dont deux résistants réfugiés politiques espagnols et douze résistants appartenaient au groupe Guy Mocquet.
Au delà de la cérémonie annuelle dans le village de Larnod qui a lieu le dimanche 25 septembre, cérémonie à laquelle les familles des 4 fusillés du groupe Marius Vallet ne sont jamais invitées, j'ai eu le privilège de représenter les deux familles espagnoles et ma famille le lundi 26 septembre à 8 h 30 heure à la quelle le dernier groupe de 4 résistants est tombé sous les balles du peloton d’exécution *. Deux fidèles amis du Souvenir Français m'ont accompagné à la stèle du Rocher de Valmy. Cette stèle voulue et créée par les résistants survivants à la fin des hostilités reste le haut lieu du souvenir de nos héros. Et là nous avons déposé une gerbe Marius Vallet .
* Il n'y a plus de descendance dans la famille du 4e fusillé.
Une petite vidéo a été faite lors du dépôt de gerbe et envoyée directement aux familles espagnoles.
Photos Jean-Jacques Compagnon avec Nikon D 5100/18/50
Gerbe groupe Marius Vallet 25/09/2022
La stèle du Rocher de Valmy 26/09/2022
Nos héros 26/09/2022
Article journal paru le 06/10/2022
17:07 Publié dans La résistance 1941/1944, Le groupe Marius Vallet, Les 16 fusillés de la Citadelle | Lien permanent | Commentaires (0)
12/12/2021
Le maquis Jean COMPAGNON et son drapeau
Peu de personnes connaissaient l'existence du maquis Jean Compagnon et encore bien moins le drapeau du maquis Jean Compagnon. Jean Compagnon, le jeune paysan communiste de Chouzelot résistant du groupe Marius Vallet, a été fusillé avec ses 15 camarades le 26 septembre 1943 à la citadelle de Besançon.
Venant d'Alsace Robert Braine, syndicaliste convaincu, membre du parti communiste et résistant de la 1re heure, est arrivé à Besançon en juillet 1944. Il a repris en main un groupe de maquisards sous le commandement FFI. Robert Braine alias le commandant Marceau (une avenue de Besançon porte désormais son nom) avait choisi le nom de ce maquis Jean Compagnon en référence syndicale et politique à Jean Compagnon fusillé un an auparavant. Le drapeau était là en attente d’être brodé. Le 8 septembre 1944, dans la matinée, Robert Braine et son adjoint Louis Billot, sachant que Besançon était en cours de libération, patrouillaient dans le quartier de Montrapon à la recherche de poches ennemies. Brusquement Louis Billot a été touché par des ennemis embusqués. Quand Robert Braine s'est penché sur lui un milicien l'a abattu froidement d'une seule balle dans la nuque. Il a eu juste le temps de dire "Je meurs pour mes enfants, pour la France".
C'est ainsi que ce drapeau en attente de broderie est resté dans la famille Braine et remis récemment en lieu sûr dans un musée.
Même non brodé ce drapeau a une valeur mémorielle exceptionnelle pour Jean Compagnon et sa famille, pour le commandant Marceau et sa famille, pour les habitants de Chouzelot et pour les résistants.
Un jour j'aurai l'honneur de présenter ce drapeau lors d'une commémoration.
Photos Jean-Jacques Compagnon
Il devait être brodé
Le commandant Marceau
A 4 croix blanches sur la gauche il y a les 2 croix blanches des espagnols Saturnino Trabado et Balthazar Robledo
14:20 Publié dans La libération de Besançon 8 septembre 1944, La résistance 1941/1944, Nos héros | Lien permanent | Commentaires (0)
28/11/2021
Le Chemin des Résistants 1941/1943
Larnod, Busy-Larnod, Vorges-les-Pins, Chouzelot par Le Mont Gardot, Cessey et Goux-sous-Landet : les chemins empruntés par notamment Saturnino Trabado et Balthazar Robledo employés dans une entreprise de TP à Larnod et c'est là que ces deux résistants espagnols sont devenus experts en maniement d'explosifs.
Certaines réunions secrètes se tenaient dans une maison située en bordure de la grande route à Larnod mais il y avait un très grand risque d'être découverts. Les deux résistants espagnols qui étaient en contact avec une famille de Chouzelot ont du déplacer les réunions clandestines dans cette maison à Chouzelot située en haut du village. A cette époque la végétation arrivait jusque vers cette maison ce qui masquaient leur arrivée le plus souvent à pieds. Là ils retrouvaient le frère et la sœur de cette famille ainsi qu'un autre résistant de la Cote d'Or. Les consignes étaient données pour prévoir les actions des jours suivants (sabotages, tickets de rationnement ...)
C'est dans cette maison sous la houlette de Roger Bourdy alias "Philippe" (un chef FFI national) que le groupe Marius Vallet a été officiellement créé en septembre 1942 et les deux espagnols en étaient les responsables. L'absence d'archives internes à ce groupe est expliquée par le fait que ces deux espagnols ne pratiquaient pas ou très peu la langue française. Il y avait bien sûr quelques autres membres dans ce groupe Marius Vallet notamment de Besançon et Ornans. sans compter sur ceux qui aidaient à chaque demande, à chaque besoin. On les appelait les "travailleurs de l'ombre".
Pour brouiller les pistes les deux espagnols allaient se cacher dans différentes maisons à Cessey en traversant la rivière et aussi à Goux-sous-Landet. Beaucoup de kms à pieds et parfois à vélo notamment Cessey/Goux-sous-Landet.
C'est ce cheminement que je veux faire ressortir avec les photos des différents villages, passages et rendre hommage aux résistants du groupe Marius Vallet, à la famille Compagnon qui était propriétaire de cette maison et saluer les communes de Chouzelot, Cessey et Goux-sous-Landet dont les habitants ont tant fait pour les résistants
Le point central de ce cheminement est cette maison à Chouzelot où tant de choses ont été créées. Cette maison était à mes grands-parents paternels et on y retrouvait dans la famille deux membres du groupe Marius Vallet : Jean et sa sœur France.
Mais voilà le propriétaire actuel de cette maison refuse de m'ouvrir la porte pour que je prennes des photos de la cave et d'un silo à grains où se tenaient les réunions. Pourquoi ce refus : certainement une sombre histoire sur la création, il y a 4 ans, du drapeau Marius Vallet. Ce drapeau a été créé par la volonté de une personne qui a su embobiner d'autres personnes pour le financement sans contacter les familles des résistants fusillés du groupe Marius Vallet et s'autoproclamer porte-drapeau (voire les différentes notes dans le blog). On ne sait pas qui a fait quoi et comment.
A défaut de pouvoir pénétrer dans cette maison je pourrais intervenir avec un drone pour prendre la façade arrière de cette maison (porte de la cave).
J'ai mis 5 années de tractation envers les différents ministères pour voir les familles de ces deux espagnols fusillés recevoir à titre posthume au cours d'une réception grandiose la médaille de la résistance française. J'espère pouvoir mener ce projet "Le Chemin des Résistants" à bien mais il me faut de l'aide et non des refus et des "bâtons dans les roues".
Photos Jean-Jacques Compagnon
L'entrée des participants se faisait par la cave en façade arrière
Maison partiellement rénovée en extérieur mais l'intérieur est d’après les dires resté en l'état
Cette maison a un passé historique. 4 de ses usagers (1941/1943) ont été fusillés le 26septembre 1943 à la citadelle de Besançon et n'oublions pas la fille de la maison France dite Jofrette, elle aussi résistante du groupe Marius Vallet, internée en camp de concentration et qui a eu la chance d'en revenir en mai 1945.
Les 4 fusillés du groupe Marius Vallet connaissaient cette maison
Paul Paqueriaud 35 ans
Balthazard Robledo 35 ans
Saturino Trabado 32 ans
Jean Compagnon 22 ans
France Compagnon dite Jofrette
Elle a eu la chance de revenir en mai 1945
La maison que je cite était la maison de Jean et sa sœur France
Saturnino Trabado
Les vendanges à Cessey en septembre 1942
Au centre avec un tablier Saturnino Trabado
A sa droite Denis un sympathique nonagénaire de Goux-sous-Landet qui aujourd'hui se rappelle très bien de cette journée de vendanges. Il avait à l'époque 10 ans.
A chaque venue dans le secteur ses petites filles Mercé et Nuria tiennent à venir saluer celui qui a côtoyé leur grand-père.
NB photos soumises à autorisation
21:05 Publié dans La résistance 1941/1944, Les 16 fusillés de la Citadelle, Nos héros | Lien permanent | Commentaires (0)
29/09/2020
77 ans après le souvenir reste
Le 26 septembre 1943 dans la grisaille matinale 16 résistants, 12 du groupe Guy Mocquet et 4 du groupe Marius Vallet tombaient sous les balles du peloton d'exécution. Parmi les 4 résistants fusillés du groupe Marius Vallet il y avait 2 espagnols réfugiés politiques venus dans la région pour défendre notre territoire face à l'occupation ennemie, un résistant venant de la Côte d'Or et mon oncle Jean le jeune paysan communiste.
Saturnino Trabado et Balthazar Robledo ont été déclarés Mort pour la France qu'en 1983 soit 40 ans après. Depuis le voyage mémoire de la famille Trabado en février 2015 il m'aura fallut 4 années de tractations administratives envers les différents organismes et ministères pour que les familles reçoivent à titre posthume la médaille de la résistance française. Une cérémonie exceptionnelle et émouvante à la Citadelle de Besançon le 8 septembre 2019 en présence des deux familles venues spécialement de Barcelone et de Bilbao, des autorités militaires et civiles dont Brigitte Quichon consule honoraire d'Espagne, de 50 drapeaux d'anciens combattants mais le drapeau auto proclamé du groupe Marius Vallet a décliné mon invitation et donc refusé sa représentation.
Tous les ans une cérémonie a lieu le dimanche suivant le 26 septembre à Larnod plaque tournante de la résistance en 1940/1944. A cette cérémonie les familles des fusillés du groupe Marius Vallet ne sont jamais invitées si ce n'est maintenant le drapeau autoproclamé. Pourquoi ? la volonté d'un individu qui veut tout faire et tout seul ! Alors je n'y vais pas.
Alors tous les 26 septembre à 8 h 15, heure à laquelle le dernier groupe de 4 résistants est tombé sous les balles des bourreaux je me rend au Rocher de Valmy, stèle du souvenir où sont inscrits les noms des 16 fusillés et des 4 résistants morts en déportation pour y déposer une gerbe (Aux résistants Groupe Marius Vallet) en compagnie de Marcel et Jean-Jacques dont l’oncle et le cousin ont été fusillés le même jour. Marcel, Jean-Jacques et moi même membres du Souvenir Français.
Le temps passe mais le souvenir reste.
Photos Jean-Jacques Compagnon
Honneur à nos héros
La stèle du Rocher de Valmy le 26 septembre 2020 à 8 h 15
Article ER Jean-Jacques Compagnon
Article ER Correspondant local.
Les familles des fusillés du groupe Marius Vallet n'ont pas été invitées à la cérémonie
19:00 Publié dans La Citadelle de Besançon, La résistance 1941/1944, Le groupe Marius Vallet, Rocher de Valmy | Lien permanent | Commentaires (0)
22/09/2019
76 années après ils reçoivent la médaille de la Résistance Française
Modifié le 26 septembre 2019 à 17 h 10
Aujourd'hui cela fait 76 ans que 16 résistants ont été fusillés. Comme tous les 26 septembre, j'étais ce matin à 8 h 30, à l'heure où le dernier groupe a été fusillé à la Citadelle de Besançon, au rocher de Valmy pour y déposer une petite gerbe aux couleurs françaises et espagnoles. Mon ami Marcel était avec moi.
Photos Jean-Jacques Compagnon
Stèle du rocher de Valmy surmontée d'une croix de Lorraine
La stèle du rocher de Valmy a été érigée en souvenir des 16 fusillés et des 4 résistants morts en déportation à partir de 1946 par les rescapés des deux groupes sur une proéminence en bordure de la nationale 83 commune de Avanne (passage obligé par Larnod). Inauguration officielle en 1948 devant une foule considérable. Au jour d'aujourd'hui il reste un résistant ayant participé à cette construction et qui va avoir 97 ans.
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On aurait pu les appeler les "Oubliés de la Nation"
Le 15 février 2015 Mercè et Nùria Trabado effectuaient un formidable voyage mémoire. Elles voulaient connaitre le parcours de leur grand-père Saturnino héros de la résistance et fusillé le 26 septembre 1943 à la citadelle de Besançon. (voir les notes des 08 et 19 février 2015).
A la suite de ce voyage mémoire votre blogueur qui avait guidé Mercé et Nùria découvre que Saturnino Trabado et son compatriote Balthazar Robledo lui aussi fusillé n'ont été déclarés "Mort pour la France" que le 16 août 1983 soit 40 années après. Après vérification ils n'ont reçu évidemment aucune médaille. Il n'en fallait pas plus pour que j'entame les démarches auprès des différents ministères et d'autres organismes dès mai 2015. Un parcours long, très long, semé d'embûches, de désappointements. En effet j’apprends en fin 2017 que rien n'est possible car une consigne datant de 1983 dit qu'il y a trop de temps passé entre le moment où les résistants ont été fusillés, le moment où ils ont été déclarés "Mort pour la France" et le moment de mes démarches. Il aura fallu l'intervention d'un député auprès de la secrétaire d'état de la ministre des armées pour que la situation de débloque. Entre temps Mercé Trabado de Barcelone a retrouvé les descendants de Balthazar Robledo dans la région de Bilbao.
Le 11 février 2019 je reçois un courrier m'informant que le ministère des armées sur avis très favorable de la commission nationale de la médaille de la résistance française attribue aux deux résistants espagnols cette médaille. Dès que le décret présidentiel a été signé il me fallait proposer une date et un lieu de cérémonie. Les familles espagnoles ont émis le vœu que cette cérémonie ait lieu à la citadelle devant les 4 poteaux d'exécution. D'emblée la date du 8 septembre 2019 a été acceptée et qui correspondait à la cérémonie de commémoration du 75 e anniversaire de la libération de Besançon. 4 mois de préparation, de discussion avec le délégué militaire adjoint du Doubs et le commandant de garnison. Il fallait respecter la rigueur militaire même avec des civils qui allaient recevoir à titre posthume les décorations. J'avoue que j'ai eu des périodes d'abattement et de doute. Je voyais mal les familles espagnoles au milieu des militaires mais le lieutenant-colonel et le commandant ont su me mettre en confiance. Et mes amis des médaillés militaires et du Souvenir Français me soutennaient.
Enfin le grand jour est arrivé. Mercé Trabado petite fille de Saturnino et Baltasar Robledo neveu de Balthazar se sont pliés avec aisance à cette rigueur militaire.
Et quand le général Baptiste délégué national de l'Ordre de la Libération a prononcé la phrase rituelle "Au nom du président de la république ..." j'étais dans un autre monde et ce n'est qu'après que j'ai réalisé d'être au bout de presque 4 années de galère et de voir les familles espagnoles recevoir ces médailles pour le courage et l'abnégation de leurs aïeux.
Beaucoup de personnalités militaires, politiques, associatives, préfectorales ...sont venus féliciter les familles espagnoles. Brigitte Quichon consul honoraire d'Espagne était auprès de ces familles et elle a dit "soyons fiers de ce qu'ils ont fait pour la France". C'est à ce moment là que j'ai eu une pensée pour ma mère elle aussi réfugiée politique espagnole et qui a bien connu Saturnino et Balthazar.
Mercé Trabado et moi même, nous entamons des démarches pour présenter une petite exposition sur le sacrifice des résistants. Cette exposition se fera à Barcelone, je pense au printemps 2020.
NB : Saturnino Trabado et Balthazar Robledo réfugiés politiques espagnols sont arrivés en France en 1939. Et se sont mis au service de la résistance dans le secteur de Larnod/Chouzelot/Cessey. Leurs capacités opérationnelles ont permis à la création du groupe Marius Vallet dont ils ont eu la responsabilité. Ils reposent à la nécropole du cimetière de Besançon Saint Claude.
Photos Jean-Jacques Compagnon
Fleurissement offert par le Souvenir Français
Cadeaux du Souvenir Français
Familles Robledo à gauche et Trabado à droite
Stèle du rocher de Valmy
Réception en mairie de Cessey
Balthazar Robledo
Mercé Trabado
Mercé Trabado et Balthazar Robledo
Le général, le préfet et le maire
Tellement émue Mercé a demandé à Cécile de lire son discours
Une musique exceptionnelle pour le Chant des Partisans
Il est dommage que celui qui a créé le drapeau Marius Vallet en 2018 et qui le détient aie refusé de venir à la Citadelle.
27/09/2018
Le 75e anniversaire des 16 fusillés de la Citadelle
Hier matin 26 septembre les familles, les amis, les habitants des villages se sont souvenu que 75 ans auparavant 16 résistants ont été fusillés à la citadelle de Besançon. 4 appartenaient au groupe Marius Vallet et 12 au groupe Guy Mocquet.
Tous les ans à cette date une cérémonie officielle du souvenir est organisé à Larnod (le dimanche précédent cette date)ainsi qu'un recueillement en comité restreint à la stèle du rocher de Valmy le jour J. Tout cela ordonnancé par le "grand manitou" qui veut tout faire seul et surtout invité qui il veut.
Bien entendu je n'ai pas été invité (mon oncle Jean du groupe Marius Vallet a été fusillé). Alors je me suis rendu à la stèle du rocher de Valmy ce mercredi 26 septembre à l'heure où nos résistants sous tombés sous les balles du peloton d'exécution. J'ai déposé quelques roses avec un ruban bleu blanc rouge et aussi un autre ruban aux couleurs espagnoles. N'oublions pas que parmi les 4 fusillés du groupe Marius Vallet il y avait deux réfugiés politiques espagnols Saturnino Trabado et Balthazar Robledo. J'étais accompagné par mon ami Marcel lui aussi oncle d'un des fusillés du groupe Guy Mocquet.
Nous aurons l'occasion de nous retrouver pour honorer à titre posthume la mémoire de ces deux espagnols. La famille Trabado avait organisé un formidable voyage mémoire en 2015.
Mon appartenance à la grande famille des membres du groupe Marius Vallet et aussi l'origine de ma mère (née à BARCELONE en 1911 et réfugiée politique espagnole en 1939) a permis un rapprochement de nos deux familles et nous vivons ensemble la mémoire de nos héros.
Voir aussi les autres notes dans ce blog.
Photos Jean-Jacques Compagnon
Aux couleurs espagnoles et françaises
En mémoire à nos héros
En mémoire à nos héros
02/06/2018
Le drapeau de la discorde
Modifié le 01/06/2018
Cet hiver un petit livre dont je serai l'auteur va sortir. Le titre pourrait être "Le drapeau de la discorde". Mais je parlerai du groupe Marius Vallet et des deux résistants espagnols fusillés et qui sont les oubliés de la nation.
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Dans le cadre de la journée nationale en souvenir des déportés j'ai assisté à la cérémonie au monument aux morts de Chouzelot.
Quelle ne fut pas ma stupeur de voir la remise d'un drapeau Marius Vallet à un habitant du village dont le grand-père est mort en déportation.
Depuis des décennies le souvenir de ce groupe de résistants a été occulté au profit du souvenir du groupe Guy Mocquet. Au cours des cérémonies de fin septembre au rocher de Valmy symbole de la résistance et par après au centre du village les responsables de l'organisation parlaient du groupe Guy Mocquet mais rien sur le groupe Marius Vallet. Ce groupe était composé d'une dizaine de résistants dont 4 ont été fusillés le 26 septembre 1943 dont deux réfugiés politiques espagnols qui sont les oubliés de la nation. Une résistante de ce groupe a été déportée et a eu la chance d'en revenir. Ces dix résistants étaient épaulés dans l'ombre par certains habitants qui l'on devait considérer, à juste titre, comme membres de ce groupe. L'un d'entre eux est mort en déportation en 1944.
Alors ce 29 avril un drapeau est apparu ! 1 personne a voulu ce drapeau (appuyé par la municipalité et par le responsable de l'autre groupe) mais sans en parler aux familles des résistants fusillés. Il aurait été logique d'en parler ensemble et aussi que toutes les familles soient invitées à cette remise de drapeau.
A la fin de cette cérémonie le porte-drapeau auto-proclamé s'est trouvé dans une parodie familiale ce qui n'a pas été du goût de certains.
J'ai pris la grave décision de ne pas reconnaitre ce drapeau dans l'état actuel des choses.
N'ayant jamais été invité aux cérémonies je continuerai à me rendre le 26 septembre à 8 h 30 au rocher de Valmy pour honorer les résistants fusillés et morts en déportation ainsi qu'une visite devant les 4 poteaux d'exécution à la citadelle de Besançon.
De nombreuses notes dans ce blog parlent des résistants fusillés en 1943.
Photo Jean-Jacques Compagnon
Le drapeau de la discorde
Affaire à suivre !
Copie du courrier envoyé à Mme le maire, au président des A/C de Quingey.
27/09/2017
74e anniversaire des 16 fusillés de la Citadelle
Le 26 septembre 1943 4 résistants du groupe Marius Vallet et 12 du groupe Guy Mocquet tombaient sous les balles du peloton d’exécution des troupes ennemies.
Tous les ans une cérémonie du souvenir à lieu à la stèle du rocher de Valmy. Depuis 2014 cette cérémonie officielle a lieu au monument aux morts de Larnod sur décision de "l'ordonnateur" de cette cérémonie qui en 2013 a fait ériger avec les deniers publics une stèle en mémoire des 31 résistants du groupe Guy Mocquet. Lors de l'inauguration en grand pompe de cette stèle il y avait parmi ces 31 noms le nom d'un survivant qui a participé à cette inauguration. Il faut préciser que c'est une histoire de famille entre ce survivant et "l'ordonnateur". Il aurait été judicieux d'y associer les 4 résistants du groupe Marius Vallet voir même les noms des autres résistants de ce groupe. Mais voilà "l'ordonnateur" a fait, une fois de plus, comme il a voulu et il a su mettre dans sa "poche" les investisseurs.
Depuis trois années je demande, en temps que représentant des familles du groupe Marius Vallet, d'être associé officiellement aux cérémonies et aux décisions les concernant mais voilà ça ne plait pas à "l'ordonnateur" qui gère l'organisation comme il veut et l'envoi des invitations officielles aux autorités et aux amis des amis. Je précise que tout se fait pour le groupe Guy Mocquet mais rien pour le groupe Marius Vallet. Il semble bien que les nombreuses autorités politiques, civiles et militaires invitées n'y voient que du "feu".
Ne voulant pas être au milieu de cette mascarade cette année j'ai pris la difficile décision de ne pas assister à la cérémonie du dimanche 24 septembre aux monuments aux morts du village et au dépôt de gerbe le jour avant au rocher de Valmy où 2 gerbes avaient été déposées. Un hommage c'est le jour anniversaire mais pas 3 jours avant !
Par contre je me suis rendu seul au rocher de Valmy le mardi 26 septembre au matin à l'heure (entre 7 h 36 et 8 h 25) où il y a 74 ans nos héros étaient fusillés à la Citadelle de Besançon. Quelle émotion quand j'ai égrené, seul, les noms de nos héros Morts pour la France et après quand j'ai conversé par téléphone à Barcelone avec la petite fille d'un résistant espagnol fusillé.
Photos Jean-Jacques Compagnon
le 26/09/2017 à 8 h 28 et 8 h 40
Le mât des couleurs était dépouillé du drapeau